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Bonjour Monsieur Loup,

Je me permets de vous contacter suite à l'article 18, let c de l'OPAn qui m'empêche de détenir mes animaux de manière optimale avec près de 1000m2/porc de verger, de pâturage et de sous-bois.

Les arguments avancés sont non seulement absurdes, incohérents et dénués de bon sens, mais totalement infondés (même en lisant les études sur lesquelles se base l'OPAn) et pire encore, vont à l'encontre d'une amélioration du bien-être animal et de la problématique de la santé publique (antibiorésistance).

Je voudrais donc pouvoir, dans un premier temps, en discuter par téléphone avec vous, et dans une deuxième temps que vous vous déplaciez sur ma ferme avec Monsieur Weber de Tänikon, afin de voir mon mode d'élevage et de définir s'il serait opportun d'envisager une réelle étude grandeur nature de cette pratique courante dans le reste du monde, qu'est la pose d'agrafes ou de boucles nasales chez le porc pour que celui-ci ait la possibilité de connaître autre chose que ces 0,9 m2 de béton, voire 0,65 m2 encore en vigueur.

En d'autres termes, serait-il possible d'imaginer que l'OSAV soit intéressé par un système d'élevage des porcs répondant le plus possible aux besoins fondamentaux de ces animaux, à savoir une alimentation variée basée sur l'herbe pâturée, les fênes, les glands et sans utilisation d'antibiotiques ?

Dans l'attente de votre réponse, je vous transmets mes meilleures salutations.

Joan Studer

Mail envoyé vers mi août 2017

Réponse de Monsieur Weschler de l'OSAV en date du 21 septembre 2017

Monsieur,

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Votre question figurant ci-dessous nous est bien parvenue et nous vous en remercions.

Voici notre réponse :

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Le groin des porcs est un organe hautement sensible pourvu d’un très grand nombre de terminaisons nerveuses. En tant que tel, c’est un excellent organe du toucher, mais il est aussi très sensible à la douleur. Les porcs porteurs d’une boucle nasale ne fouissent pas le sol car cela leur fait mal. Mais la boucle nasale leur fait aussi mal lorsqu’ils mangent à l’auge ou à l’automate, lorsqu’ils se frottent à ces installations, ou lorsqu’ils explorent leur environnement. Les boucles nasales limitent donc fortement non seulement le fouissement, mais aussi d’autres comportements naturels des porcs.

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Lors de l’élaboration de l’ordonnance sur la protection des animaux (OPAn), une pesée des intérêts a été effectuée entre, d’un côté, la volonté d’épargner des douleurs aux porcs (art. 4, al. 2, de la loi sur la protection des animaux [LPA]) et de ne pas gêner leur comportement naturel (art. 3, al. 1, OPAn), et, de l’autre, le risque qu’un détenteur ne laisse pas sortir ses porcs au pré sous prétexte qu’ils ne portent pas de boucle nasale. Il a été jugé plus important d’empêcher les douleurs et les entraves au comportement dues à la boucle nasale, d’où la décision, prise à l’issue du processus politique, d’interdire la boucle nasale.

La teneur des deux dispositions est la suivante :

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Art. 4, al. 2, LPA :
Personne ne doit de façon injustifiée causer à des animaux des douleurs, des maux ou des dommages, les mettre dans un état d'anxiété ou porter atteinte à leur dignité d'une autre manière.  Il est interdit de maltraiter les animaux, de les négliger ou de les surmener inutilement.

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Art. 3, al. 1, OPAn :
Les animaux doivent être détenus et traités de manière à ce que leurs fonctions corporelles et leur comportement ne soient pas gênés et que leur faculté d'adaptation ne soit pas sollicitée de manière excessive.

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Lors de la consultation publique menée avant la révision de l’OPAn en 2008, seuls un canton et une organisation régionale se sont prononcés contre l’interdiction. La décision d’interdire la pose des boucles nasales, des agrafes et des fils de fer dans le groin des porcs se fonde donc sur un large consensus politique.

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L’OSAV est d’avis que l’évaluation effectuée en 2008 reste correcte et que, par conséquent, cette interdiction doit être maintenue.

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Nous vous prions d’agréer, Monsieur, nos salutations les meilleures.

Beat Wechsler

Notre réponse en date du 2 octobre 2017

Bonjour Monsieur,

 

Merci  beaucoup pour ces éléments de réponse. J’en déduis que l’OSAV n’est donc pas intéressée à venir sur mon exploitation ou à mandater une organisation compétente pour faire une évaluation sur le terrain.

 

Si nous comprenons bien, l’OSAV préfère donc des animaux enfermés dans 0,9 m2/bête sans boucle, que des porcs détenus sur 500 ou 1000 m2/par bête de pâturage avec une boucle, c’est bien ça ?

 

Autrement dit, l’OSAV considère que les conditions de bien-être animal et la possibilité d’assouvir des comportements innés pour les porcs sont mieux respectés dans un boxe composé de béton et de caillebotis sans boucle, qu’au pâturage avec une boucle ?

 

Le SCAV Jura nous a dit que l’OPAn s’était basée sur de la littérature scientifique pour justifier la nouvelle législation de 2008. Ils nous ont transmis les documents suivants :

  • « The use of nose-rings in pigs: consequencies for rooting, other functional activities, and welfare » RI Horrell, PJA Ness, SA Edwards and JC Eddison.

  • « Effect of nose ringing and stocking rate of pregnant and lactating outdoor sows on exploratory behaviour, grass cover and nutrient loss potential » J. Eriksen, M Studnitz, K.Strudsholm, AG Kongsted, JE Hermansen.

  • « The effect of nose rings on the exploratory behaviour of outdoor gilts exposed to different tests » Merete Studnitz, Karin Hjelholt Jensen, Erik Jorgensen.

 

Pouvez-vous me confirmer que l’OPAn s’est basée sur ces études-là pour justifier l’interdiction de la boucle ou y en a-t-il eu d’autres ?

 

Dans l’attente d’une réponse claire aux 3 questions ci-dessus, je vous prie d’agréer, Monsieur, mes salutations les meilleures.

 

Joan Studer

Suite à ce mail, nous avons eu un téléphone durant 1h17, nous lui avons demandé de bien vouloir répondre aux 3 questions posées dans notre dernier mail. Force est de constater que ces questions embarrassent l'OSAV, car nous n'avons toujours pas de réponse en date du 24 octobre 2017 !

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